L’entreprise
reste le premier levier de création de valeur économique, et l’acteur principal
de l’économie réelle, mais ne peut se désintéresser du monde dans lequel elle
se développe, des êtres qu’elle entraîne et des conséquences de son activité
sur l’environnement. Elle doit être exemplaire ce qui n’est malheureusement
plus le cas aujourd’hui avec la financiarisation de l’économie et
l’omniprésence de la dictature de l’urgence. La très grande majorité des
entreprises est prise au piège et ne consulte que son tableau de bord de
profitabilité. Or, comme nous l’avons vu précédemment la technologisation, dans
le cadre d’une économie capitaliste, nous entraîne dans une impasse. Il faut
croire en l’entreprise en tant qu’espace de création et de production, de lieu
d’épanouissement individuel et collectif, de structure protectrice de
l’environnement, et non en tant qu’instrument d’exploitation et
d’enrichissement sans limite. De plus en plus de jeunes veulent entreprendre,
non pas nécessairement pour devenir millionnaires ou pour écraser son voisin,
mais pour se réaliser, pour concrétiser un rêve, pour se rendre utile… Ils
croient à l’initiative, à la responsabilisation mais ils s’inscrivent dans une
démarche collective et de partage. Dans la tradition judéo-chrétienne, le travail
soigne la paresse, détourne des tentations et enseigne l’humilité, mais de quel
travail parle t-on ? Si c’est le travail salarié qui s’est développé
depuis plusieurs siècles, nos dirigeants nous trompent. Le travail est-il un
moyen d’acquérir un revenu, un statut, une place dans la société, un sentiment
d’utilité, un lien avec les autres ? Pourquoi travaillons-nous ? Le travail en tant qu’activité
d’épanouissement, de créativité et de partage est bénéfique à l’Homme.
Aujourd’hui avec le développement continu et sans limite du chômage, il est
temps de repenser le travail à partir du modèle de société que nous voulons
construire.
Nous
assistons à une triple mutation. Nous passons d’une économie de la production à
une économie de la connaissance, d’une économie de la possession à une économie
d’usage et enfin «l’ordinatisation» des métiers va tuer l’emploi à petit feu.
Ainsi, nous allons passer d’une économie de la rareté à une économie de
l’abondance. Par exemple, lorsque je donne mon verre d’eau, je n’ai plus d’eau
et lorsque je donne une idée, je ne fais que la partager. L’abondance conduira l’Homme
à tourner le dos au matérialisme. Les métiers de demain devraient s’organiser
autour des 4 axes suivants : le monde technologique, le monde de la santé, le
monde de la création et le monde du pouvoir managérial. Ces axes vont
directement profiter de la révolution numérique et bouleverser la création de
richesse, il ne sera plus nécessaire d’être attaché à une entreprise, entité ou
site physique pour travailler. De plus en plus d’acteurs économiques se
libèrent déjà naturellement ou par force de ces contraintes d’emploi pour
générer leur propre activité. Ils peuvent travailler de chez eux ou à partir
d’espaces collectifs dans le cadre d’une démarche de co-working.
Le web
redéfinit notre rapport au territoire. Il est possible dorénavant de travailler
de n’importe où avec qui l’on veut et associer travail et loisir. La
nomadisation du travail est en marche et va bouleverser nos modes de vie. Nous
allons remplacer progressivement le statut d’employé par celui d’artisan
numérique. La multiplication des cantines numériques va permettre de mutualiser
les énergies et les compétences. A partir de là, l’économie redeviendra au
service de la société et non l’inverse.
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