Toute activité économique nécessite de
l’énergie et des moyens de communication. Jeremy Rifkin nous explique que trois
Internet vont se rejoindre : l’Internet des communications, l’Internet de
l’énergie, et l’Internet de la
logistique. Cette association va créer un nouveau système interactif
opératoire de l’Internet des Objets pour produire plus en consommant moins.
Cette infrastructure intelligente ne pourra pas rester
« propriétaire ».
Dans leur livre « L’Internet des
Objets » Pierre-Jean Benghozi, Sylvain Bureau et Françoise Massit-Folléa
donnent la définition suivante :
« Un réseau
de réseaux qui permet, via des systèmes d’identification électronique
normalisés et unifiés, et des dispositifs mobiles sans fil, d’identifier
directement et sans ambiguïté des entités numériques et des objets physiques et
ainsi de pouvoir récupérer, stocker, transférer et traiter, sans discontinuité
entre les mondes physiques et virtuels, les données s’y rattachant. » Si chaque
adresse web a son adresse unique (URL), demain chaque objet connecté aura une
identification électronique unique. Ce web 3.0. va faire le lien entre le monde
réel et le monde virtuel. C’est un
apport sans précédent pour l’industrie comme pour notre vie domestique et une
opportunité de réduire l’écart entre les pays du Nord et du Sud.
L’Internet des Objets va très vite nous
envahir, comme par exemple avec l’installation de capteurs intelligents sur
tous les produits, les machines, les entreprises, les habitations, les
véhicules et même les êtres humains. En 2007 il y avait déjà 10 millions de
capteurs, en 2030 on en prévoit 100000 milliards !! Cet Internet
constitue la première révolution d’infrastructure intelligente pour un monde
qui va devenir totalement connecté. Nous vivons dans un monde qui évolue de
façon exponentielle, il suffit de voir la capacité de stockage informatique.
Dans un avenir plus ou moins proche, ce stockage se fera sur des filaments
d’ADN synthétique. Toutes les données stockées actuellement sur tous les
disques durs au monde pourront tenir sur une seule pièce de tissu.
L’infrastructure de l’Internet des Objets
ne provient plus obligatoirement de multinationales, mais très souvent de
dizaines de millions de contributeurs. Certains développent des start-up qui
deviendront peut-être les futurs leaders d’un monde post-capitaliste. Plus
aucune société ne peut affirmer qu’elle sera encore présente dans dix ans.
Cette mutation technologique ne peut se réaliser en quelques mois, c’est un
chantier d’une à deux décennies en raison tout particulièrement de l’Internet
de l’énergie qui va nécessiter de très lourds investissements. Autour de
l’Internet des Objets d’importants enjeux sont mis en avant comme la neutralité
du réseau (position oligopolistique de quelques groupes dont le plus important
Google), la protection des données personnelles et industrielles et la
gouvernance d’Internet. Il est évident qu’il est impossible de laisser les
acteurs économiques gérer par eux-mêmes les règles, les normes et les pratiques
de ce Web 3.0.
« Là où se
trouve le problème se trouve aussi le savoir pour le résoudre. »
Gandhi