L’entreprise est indispensable au
bon fonctionnement de la société mais le statut de l’entreprise n’est pas
immuable, il peut et doit évoluer. La vision de Milton Friedman est largement
dépassée : « la seule responsabilité des entreprises, c’est de faire
des profits au service de ses actionnaires ». Le profit n’est pas une fin
en soi, mais un moyen. L’entreprise est au même niveau que la famille ou
l’école pour faire avancer notre société. Le travail est une dimension
fondamentale de la vie, et même si celui-ci est différent de celui du siècle dernier et des prochaines décennies,
il doit être au cœur de notre réflexion politique. Le travail, qui a le plus
souvent lieu en entreprise, est une voie de conquête de notre liberté et de
notre indépendance et il est une clé de notre épanouissement et du
vivre-ensemble, il permet de franchir les barreaux de l’échelle sociale. A ce jour, la
mission des dirigeants des entreprises est de trouver les moyens de
valorisation du travail, quel qu’il soit, afin que chacun puisse en vivre
dignement. L’entreprise doit avoir une dimension sociale pour éviter que la
productivité soit génératrice de stress, de désenchantement et de rejet du
travail.
L’entreprise reste le premier
levier de création de valeur économique, et l’acteur principal de l’économie
réelle, mais ne peut se désintéresser du monde dans lequel elle se développe, des êtres qu’elle entraîne et des
conséquences de son activité sur l’environnement. Elle doit être exemplaire. Il
faut croire en l’entreprise en tant qu’espace de création et de production, de
lieu d’épanouissement individuel et collectif, de structure protectrice de
l’environnement. Il est possible de créer un système d’échanges
économiques qui soit soutenable. Les jeunes veulent entreprendre, non pas
nécessairement pour devenir millionnaires ou pour écraser son voisin, mais pour
se réaliser, concrétiser un rêve, se rendre utile… Ils croient à
l’initiative, à la responsabilisation et à l’engagement dans une démarche
collective, de partage.