Dans son livre « Le futur », l’ex-Vice-Président des Etats-Unis Al Gore
utilise le terme « Earth Inc. » pour expliquer qu’aujourd’hui ce sont
les grandes multinationales qui dominent le monde avec un pouvoir identique que
celui que pouvait avoir l’Eglise au Moyen-Age. Jusqu’à la fin du XXème siècle, le
capitalisme, malgré ses nombreux défauts, était le système économique qui avait
le mieux fonctionné. Il a su créer de la richesse - certes de manière
inégalitaire - en libérant les énergies de travail et d’innovation. Or, ce
capitalisme ne permet plus cette croissance créatrice de richesses et d’emplois
car il est réduit à la maximisation des profits sans rapport avec le bien être
des humains. Les inégalités progressent en même temps que la concentration des
richesses. Avec ou sans croissance, le chômage se développe et l’endettement
des Nations explose. Les politiques de redistribution des richesses sont
inefficaces et plus personne ne sait comment faire redémarrer le système de
manière profitable pour tous. Le capitalisme a été submergé par une nouvelle
version du système : le capitalisme financier. Devenu prédominant, il n’a plus
besoin d’usines pour gagner de l’argent : il suffit de faire circuler les
capitaux. Inutile d’être actionnaire de référence – j’achète, je vends,
j’encaisse. Nous sommes sous la domination du « court-termisme », de
la maximisation du profit et de la spéculation. Seule la rentabilité compte et
pour ce faire on a créé des instruments financiers devenus incompréhensibles et
mêmes incontrôlables. Un bon plan de licenciement est la certitude de voir son
action s’envoler et par conséquent d’en retirer un bénéfice maximal. Le
capitalisme occidental est devenu un capitalisme financier qui se moque
totalement du bonheur des acteurs économiques et de la prospérité de la société
civile.
Les « Etats-Nations »
ont abandonné aux multinationales la destinée du Monde, et pourtant, depuis la
première révolution industrielle, ils étaient très étroitement liés au capitalisme
car celui-ci avait besoin de cadres politiques forts, capables de garantir la
sécurité des marchés. Trois décennies de dérégulation ont rendu les acteurs
financiers trop puissants, et c’est au nom de la nécessité de « satisfaire
les marchés » que les dirigeants européens imposent à leur peuple des
cures d’austérité sans précédent. En France, depuis l’épisode de la rigueur en
1983, il n’y a plus d’alternative pour les gouvernants de Droite comme de
Gauche, et François Hollande en est le dernier exemple. Les lois de l’économie
sont supérieures aux lois de la République. Or, je pense que les Etats doivent
reprendre en main le système financier pour mettre fin à la spéculation des
marchés et à ses conséquences environnementales issues directement de la
société de consommation. Dans cet esprit, l’Union Européenne doit se redonner les
moyens de créer la monnaie. Nous devons refuser la privatisation du monde.
Les Etats-Unis, et l’ensemble des
« Vieux pays » ont abandonné le navire, ils n’ont plus aucune vision
du monde, ils laissent les grandes entreprises internationales imposer leur
modèle économique. Le plus grave provient de l’incapacité de ces « Etats-Nations »
à définir une stratégie mondiale de protection des ressources naturelles. Pendant
ce temps, le capitalisme du XXIème siècle, même s’il n’est plus identique à
celui des siècles précédents, conserve sa force motrice de pillage de la Terre
et de ses matières premières.
Les « Pays en Voie de Développement »
auraient pu profiter de leur situation pour construire un modèle économique
différent, or se trouvant encore davantage sous le pouvoir des multinationales,
ils en ont été réduits à copier celui des pays capitalistes.
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