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Une économie capitaliste à bout de souffle
C’est une crise ? – Non, c’est une grande mutation / Nous avons laissé le pouvoir à la finance / Que l’on ne vienne pas nous dire que nous ne savions pas / Les profits d’aujourd’hui ne sont plus les investissements de demain et les emplois d’après-demain / L’Etat Providence remis en cause / Ce n’est plus notre Europe / La mondialisation heureuse, réalité ou utopie / De la rareté à la surabondance
C’est une
crise ? – Non, c’est une grande mutation
Pour parodier les mots du Duc de La
Rochefoucauld à Louis XVI un certain 15 juillet 1789, voilà ce que l’on
pourrait affirmer à tous ceux qui veulent minimiser la situation actuelle. Dès
1996 dans son livre « L’horreur
économique », Viviane Forrester nous avait déjà prévenu : « Quand
prendrons-nous conscience qu’il n’y a pas de crise, ni de crises, mais une
mutation ? ». Près de vingt après nos dirigeants politiques et
économiques nous tiennent toujours les mêmes discours sur la fin de la crise à
venir, et c’est par conséquent en son nom que l’on mène les politiques
antisociales. Bâtir une théorie de la crise pour expliquer la situation
actuelle est une contre vérité, sans toutefois nier que depuis les Trente
Glorieuses notre système économique a connu une suite de crises.
Une situation de
crise est-elle exceptionnelle ou n’est-elle que le mode de fonctionnement du
capitalisme ? Lorsque nous vivons une succession ininterrompue de crises
économiques, financières, environnementales, sociales, morales, politiques et
mêmes philosophiques, pouvons-nous encore parler de crise ou tout simplement d’un
monde qui ne fonctionne plus structurellement ? Certains cherchent à faire
perdurer le plus longtemps possible celles-ci pour asseoir davantage leur
situation privilégiée. Pour faire accepter les mutations que l’on ne veut pas
expliquer, il est plus facile de parler de crise. Surtout que derrière
celle-ci, il n’y a pas de nom, pas de responsable.
La dernière « crise »
financière de 2008 est avant tout celle d’un système capitaliste malade et
dominé par la finance. Notre modèle de développement repose sur tout d’abord
sur l’exploitation sans limite des ressources naturelles qui conduit aux grands
déséquilibres écologiques et ensuite sur une économie financière sans frontière
qui dérègle l’économie réelle. En ce qui concerne les transactions, seules 2% proviennent
de l’économie réelle, les 98% restant de l’économie virtuelle. Malheureusement, selon
notre Président de la République François Hollande, il n’y a pas d’alternative ;
il laisse faire les lois de l’économie
non démocratiques comme si elles étaient supérieures aux lois de la
République. S’il avait voulu réellement agir pour notre compétitivité, il aurait
dû penser au monde de demain et au modèle de développement correspondant.
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