Il est venu le temps de la rénovation de
nos modes de pensée et de nos comportements en matière de consommation
d’énergie. L’une des pistes est l’implication des citoyens en tant qu’acteur de
la transition.
La microélectricité ou électricité
distribuée est la capacité de chacun à produire son électricité.
Aujourd’hui, près de 25% de la production mondiale est sous cette forme. 46% de
la capacité de production électrique renouvelable en Allemagne est entre les
mains des particuliers. En France, il n’est pas possible à ce jour de consommer
sa production d’électricité. L’énergie renouvelable produite par le particulier
est vendue à EDF à un tarif garanti qui reste l’opérateur national ultra-dominant.
Or, le transport de l’électricité représente environ 50% de son coût, sans
parler du gaspillage calamiteux durant le parcours. Il serait plus durable de
produire et consommer localement et de revendre son surplus à des sociétés
publiques locales contrôlées par les collectivités. La difficulté technique
reste le stockage, mais des solutions existent. Ce système de tarif garanti va
prochainement disparaître suivant les directives de l’Union européenne, rendant
notre modèle économique obsolète. Il faudra bien alors envisager d’autres solutions,
surtout que dans le même temps les réseaux de basse et moyenne tension vont
revenir aux collectivités si elles le souhaitent à la fin des conventions les
liant à EDF et RTE. Une évolution de la loi permettra alors l’organisation décentralisée
du commerce de l’électricité. Nous devons partager la responsabilité de la
transition entre l’Etat et le bloc local. Le territoire doit être un site de
production d’énergie renouvelable. En Allemagne, on compte quelques 900
coopératives de producteurs d’énergie renouvelable. Il est évident que cette
révolution entraînerait dans un premier temps de graves difficultés à EDF mais
serait le premier pas vers un allègement de la facture énergétique. Le citoyen
est au cœur de cette transition, c’est à lui de prendre les mesures nécessaires
afin de devenir producteur photovoltaïque, éolien, géothermique, tout est prêt
pour transformer en profondeur notre pays. Chaque entreprise, chaque bâtiment,
chaque véhicule devient un producteur d’énergie. Une électricité citoyenne est
une énergie plus propre, un coup de frein à la détérioration du climat et une
remise en cause du nucléaire.
Cette révolution énergétique citoyenne
doit être accompagnée par le système bancaire en fléchant davantage l’épargne
populaire vers tout projet de rénovation thermique des bâtiments. Cela doit
devenir une priorité stratégique des établissements bancaires.
En
tant qu’acteur de cette transition, le citoyen français, mais aussi du reste du
Monde, doit être au rendez-vous de la Conférence de Paris, appelée « Paris
Climat 2015 » ou COP21. 50 000 délégués de 195 pays seront réunis pour
parvenir à un accord sur le climat et contenir le réchauffement climatique sous
la barre des 2 degrés. Cette 21ème conférence ne peut pas être un
échec, des décisions contraignantes doivent être appliquées au plus vite. Tous
les efforts de chacun au quotidien seront vains si les responsables politiques
ne se mettent pas d’accord. Les Etats-Unis et la Chine ont enfin accepté de
chiffrer leurs objectifs de baisse de leurs émissions des gaz à effet de serre
(!!!) et l’Union européenne s’est engagé à les diminuer de 40% d’ici 2030. Nous
ne pouvons pas laisser les dirigeants politiques nous mener une nouvelle fois
en bateau. 600 milliards de dollars sont destinés aux énergies fossiles chaque
année quant un fonds vert de 100 milliards destiné aux pays en voie de
développement n’est toujours pas abondé (COP15 de Copenhague en 2009). Une
mobilisation générale doit être décrétée à cette occasion. Des manifestations
ou des initiatives sur Internet vont mobiliser tous les citoyens du Monde, des
pays riches comme des pays en voie de développement, afin d’obliger Hollande,
Obama, Merkel, Xi Jinping et les autres à prendre leur responsabilité et à
oublier quelque peu l’intérêt de quelques uns. Rien ne se fera sans des
citoyens convaincus et engagés dans une transition énergétique de grande
ampleur. Laurent Fabius n’a t-il pas déclaré « Il n’y a pas de plan B, car
il n’y a pas de planète B. »
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